Les bureaux définissent un espace personnel de travail, en permettant de créer soit un angle de travail dans le logement, utile aussi pour travailler de chez soi, soit un espace personnel fonctionnant dans un cadre professionnel à proprement parler, qu’il s’agisse d’un bureau ou d’un cabinet professionnel ou plus généralement dans un lieu public ou de réception.
Souvent comparable à une table, le bureau est un meuble qui renferme plusieurs fonctions et conçu principalement pour servir aux activités d’étude, d’écriture, de travail et, de plus en plus, avec l’arrivée de l’ère informatique, au travail devant un ordinateur. Le mot bureau dérive de l'ancien français burel ou bure (du latin burellum) qui désignait une étoffe grossière au Moyen Âge. Par la suite, il désigne un tapis de laine dont on recouvrait les tables pour les protéger de l'encre et pour les changeurs de monnaie, l'étoffe atténuant le bruit des pièces.
Le bureau a ensuite évolué au cours des siècles avec l’ajout de tiroirs latéraux. Dès l’époque Louis XIII, la « table bureau » comporte deux séries de tiroirs de chaque côté de l'espace aménagé pour le passage des jambes. C’est assez lentement qu’évolue le bureau classique, au moins jusqu’à la seconde guerre mondiale où, étant donné l’augmentation des emplois dans les bureaux, il se diffuse largement, en évoluant en fonction des nouvelles exigences et en se définissant dans l’image actuelle du bureau moderne. Il fait donc l’objet, bien avant d’être un objet d’ameublement commun et très répandu, d’une étude de design industriel basée sur cette exigence de travail, qui en fait véritablement une table de bureau sur laquelle écrire et travailler.
Le bureau a donc, à partir d’une simple table et de sa combinaison infinie avec des tiroirs et des étagères, pris et prend forme sans aucun doute en fonction de l’activité qu’on y pratique, en adoptant des modèles différents selon le type de travail et la quantité d’espace à disposition, sans aucune limite du point de vue des styles.
Le bureau de base devient donc plus spécifique lorsqu’il se traduit par la combinaison d’éléments modulaires différents qui en font un objet d’ameublement totalement personnalisable et qui correspond entièrement à sa vocation de meuble « personnel », même s’il est utilisé dans un lieu public ou partagé, comme un bureau ou un espace de travail partagé, et où l’on peut rester assis plusieurs heures par jour. Les bureaux sont donc de véritables postes de travail, avec des plateaux et des pieds, ainsi que des accessoires comme des blocs tiroirs, bibliothèques et lumières intégrées ou des gaines pour le passage et l’organisation des câbles, des plans de recharge sans fil pour smartphone ; ils varient des modèles « basiques », très proches des simples tables et donc adaptés à de très nombreuses activités domestiques et publiques, aux modèles de bureaux plus riches en fonctions, toutes contenues dans un unique objet, en passant par toutes les possibilités de combinaison de ces typologies afin de définir un véritable espace de travail: des bureaux modulables, aux différents meubles pour ordinateurs de bureau ou portables, avec des tablettes spécifiques pour l’unité centrale, l’écran et l’ordinateur portable, aux combinaisons de tables, bibliothèques et blocs tiroirs, qui contribuent à créer des bureaux plus complexes, intégrés à des tiroirs et étagères et parfois sur roulettes, à leur tour en mesure d’être mariés à des systèmes infiniment extensibles, des unités individuelles à celles avec plusieurs places.
Compléments d’ameublement qui font partie de notre quotidien, les bureaux modernes sont caractérisés par un aspect esthétique léger et font l’objet d’une recherche de formes et de matières qui permet d’obtenir des modèles qui s’insèrent dans n’importe-quel contexte, tout en le décorant. Ainsi, le bureau n’est pas seulement fonctionnel et pratique, mais il devient un véritable objet de design protagoniste d’un espace, qui doit être contextualisé en fonction du style des meubles qui l’entourent. Le premier paramètre à prendre en compte pour comprendre quel bureau choisir est le design du modèle. Les bureaux linéaires sont les plus répandus ; dans la plupart des cas, il s’agit de bureaux rectangulaires mais ils peuvent aussi être carrés, dotés d’un plan de travail plus ou moins large, pouvant ainsi être facilement placé dans n’importe quelle zone de la pièce, que ce soit au centre ou adossé à un mur. Les bureaux d’angle, au contraire, exploitent des portions d’espace angulaires avec l’avantage d’un encombrement moindre du reste de la pièce. Il existe des bureaux incurvés, qui occupent la pièce en véritables protagonistes, à moins qu’ils n’accompagnent, par nécessité, des parois également incurvées, limitant là-aussi l’encombrement. Pour placer un bureau dans un coin étroit, où il n’y a pas de place puisque d’autres fonctions occupent déjà l’espace, comme au pied d’un lit ou sous une armoire en pont, il existe des bureaux à roulettes, même pivotants ou en mesure de tourner sur un pivot, ou bien il est possible d’utiliser comme bureau des étagères ou des plans rabattables sans le moindre encombrement. Si vous souhaitez, en revanche, un confort particulier, en plus d’associer la bonne chaise, il convient d’opter pour des bureaux à hauteur réglable ou des bureaux avec mouvement électrique. Enfin, pour une utilisation 24/24h, il est nécessaire d’être placé soit à côté d’une fenêtre durant la journée, soit de choisir la lampe de bureau adaptée à l’utilisation le soir et la nuit, donc avec une lumière artificielle. Le tout sans oublier les accessoires dont le bureau peut être doté, des parties intégrables de manière permanente à la multitude d’accessoires pour le bureau disponibles sur le marché.
Qu’il s’agisse d’une unité simple ou d’un système complexe, qu’il s’agisse de bureaux intégrés ou de bureaux légers sur roulettes, qu’ils soient destinés à la maison ou au bureau, qu’il soient avec des tiroirs, des tablettes ou de simples bureaux avec étagères, ces meubles offrent une superficie suffisante pour travailler tout en se présentant comme des objets de décoration en mesure de contribuer efficacement à la réussite d’un projet de décoration d’intérieur.
En plus de l’espace approprié et à la superficie dont on dispose, le contexte dans lequel le bureau sera utilisé est essentiel. Par exemple, à la maison, un bureau très différent peut se révéler particulièrement adapté pour devenir un bureau pour chambre d’enfant ou pour étudier, tant pour l’âge et l’utilisation différents que pour les différentes façons où, dans chaque contexte, un bureau peut favoriser la concentration et la productivité, tout en restant un coin prêt aussi pour la détente et pour être davantage personnalisé par rapport à celui d’un bureau, personnel mais dans un espace plus partagé.
Et si, un bureau dans un espace bureau dédié de la maison permet d’avoir plus de liberté de tout laisser en vue, éventuellement sur le plan, en passant du travail et de l’étude à l’amusement, se remplissant donc facilement de livres, documents, accessoires variés ainsi que de tasses et de nourriture, dans un espace partagé avec d’autres fonctions, comme une chambre à coucher ou un coin du séjour, mais encore plus dans une aire ouverte dans un bureau, l’exigence d’ordre ainsi que d’intimité et de protection (pas uniquement visuelle) requiert, voire exige, que les bureaux de travail ainsi que les bureaux pour les cabinets soient dotés d’étagères supplémentaires mais surtout qu’il s’agisse de bureaux avec tiroirs, blocs-tiroirs, archives et modules avec serrure, en veillant jusqu’au mécanisme d’ouverture des tiroirs, qui doit correspondre à leur utilisation. Le tout pour pouvoir également optimiser les espaces occupés ainsi que permettre le rangement périodique, tout autant inévitable que nécessaire. Les exigences de simplicité, polyvalence et d’utilisation temporaire peuvent, en revanche, dicter le choix des bureaux pour hôtel, alors qu’une ergonomie particulière est requise pour qu’un plan de travail puisse également servir de bureau pour personne à mobilité réduite.
Forme, accessoires, contexte et emplacement ne sont que quelques-unes des variables dans ce domaine pour choisir un bureau. Le matériau, la couleur et le style permettent toutefois la juxtaposition à un meuble plutôt qu’un autre ou la création en partant de zéro d’une habitation basée sur le bureau.
Les infinies possibilités liées à la modularité permettent également une grande variété de propositions: bureaux en verre, transparents et capables d’alléger visuellement un espace ainsi que de permettre la propagation de la lumière, les bureaux en bois, opaques et à l’apparence plus solide, liés dans tous les cas à l’archétype de bureau classique et traditionnel, même lorsqu’il s’agit de bureaux de design ou de style contemporain, ou les bureaux en métal, avec une structure résistante en acier ou en fer, souvent associée à des matériaux plus légers, surtout pour les plateaux, ou encore les bureaux en aluminium ou en alliage léger, conçus pour résister surtout de par leur forme et se modeler au fur et à mesure des différentes exigences. Les bureaux en matériau composite et en plastique complètent l’offre, en proposant une polyvalence totale et maximale des formes réalisables, ainsi que l’entière modularité et la possibilité d’un montage et d’un démontage facile des éléments.
Et, en fonction des formes et des matériaux, c’est aussi la manière d’utiliser, de disposer et, enfin mais non moins important, la manière de nettoyer les bureaux qui changera.
En tant qu’objet à l’histoire si ancienne, le bureau jouit encore aujourd’hui de déclinaisons inévitables dans tous les styles du passé. Et parmi les styles classiques, presque exclusivement en bois, les plus fréquents sont sans aucun doute ceux des riches bureaux de style baroque ou des bureaux de style Louis XV, ou encore des bureaux de style Art déco, plus linéaires, ou de style Empire.
À ce propos, impossible de ne pas se rappeler le fameux Resolute Desk, que la Reine Victoria offrit en 1880 au Président des États Unis d’Amérique de l’époque, Rutherford B. Hayes. Réalisé avec le bois du bateau d’exploration britannique HMS Resolute, il fut utilisé par de nombreux présidents et dans différentes pièces de la Maison Blanche. C’est Jackie, femme du président John Fitzgerald Kennedy, qui décida en premier de le déplacer dans le Bureau Ovale en 1960.
Plus simples et difficilement associables à une période historique précise, on trouve des bureaux de style rustique ou de style campagnard avec la tendance plus récente du shabby chic qui, imitant l’apparence usée des meubles anciens, ajoute une touche de «patine du temps» à des objets fabriqués même de nos jours.
D’un autre côté, les bureaux de style ethnique qui, en évoquant des atmosphères équatoriales et typiques de l’hémisphère austral (africaines, sud-américaines ou asiatiques), utilisent des matériaux naturels et exotiques pour enrichir des ameublements complets ou seulement quelques détails ou coins de la maison ou, surtout, de nombreux hôtels et résidences.
Minimalistes et géométriques, les bureaux de style japonais font, au contraire, cohabiter la tradition avec l’essentiel des styles modernes.
Lui-aussi mis en exergue dans les systèmes d’étagères et dans les bureaux de style scandinave, le thème de l’essentialité est le fruit de la recherche nordique de la seconde moitié du XXe siècle sur les meubles minimalistes et sur les matériaux naturels comme le bois. Le XXe siècle a sans aucun doute vu naître le bureau moderne comme on le conçoit aujourd’hui, en termes de matériaux et de formes. Ce n’est donc pas par hasard que des objets de design conçus à l’époque résistent au temps et sont encore produits et réédités. Par exemple, les bureaux de style Bauhaus, comme le fameux S 285 de Marcel Breuer, dans toutes ses combinaisons, encore produit par Thonet.
Fruits de la créativité et du design italien de la moitié du vingtième siècle, bien qu’il s’inspire de l’artisanat des siècles précédents, la table Leonardo dessinée par Achille Castiglioni pour Zanotta ou la table REALE 2320 rééditée en 1990 toujours par Zanotta sur un projet de Carlo Mollino qui, en 1947, l’avait dessinée pour les bureaux de Reale Mutua assicurazioni à Turin, sont de véritables icônes. En effet, à la moitié des années 80, Zanotta découvre l’œuvre de Carlo Mollino et débute la production de quelques meubles dessinés par l’excentrique architecte turinois qui, contrairement au style international de l’époque, proposait une poésie différente, en privilégiant les formes organiques ainsi que l’utilisation de matériaux naturels comme le bois massif.
En parlant de réédition, impossible de ne pas faire référence également à toutes les propositions de bureaux de style vintage, en général désireuses de proposer à nouveau le bureau typique des années 50 où le bois, les tubes métalliques et les premiers laminés en plastique qui matérialisaient un prototype complètement nouveau par rapport au passé, avec des formes auxquelles nous sommes encore attachés.
Cette évolution conduit rapidement, dans les années 70, aux bureaux essentiels et pérennes comme l'iconique QUADERNA 2830 dessiné par Superstudio, toujours pour Zanotta.
Enfin, il est curieux de constater comme le bureau-lit, fait par quelques étudiants italiens en voyage en Angleterre, un modèle de bureau sur lequel poser facilement un matelas et, dans le même espace, passer la nuit dans sa propre chambre, a su trouver ensuite sa pleine expression créative dans le très célèbre ABITACOLO, le projet légendaire de Bruno Munari, Compasso d’Oro en 1979 et infiniment contemporain, produit par Rexite et composé d’une structure métallique légère et épurée (une espèce d’échafaudage réticulaire), deux niveaux pouvant être équipés de différents accessoires : à l’intérieur le lit, et tout autour le bureau, les tablettes et les paniers porte-objets variés, pouvant être utilisés indifféremment du lit et de l’extérieur, avec d’infinies solutions et compositions.